Leningrad juillet 1942

Il faisait chaud en cette fin de juillet 1942 sur le front russe. Le siège de Leningrad, qui avait commencé en janvier 1941, durait déjà depuis plus d’un an, causant de grandes souffrances.

Sergueï progressait le long de la berge du fleuve Louga, tantôt en rampant, tantôt courbé pour se protéger, dissimulé par les hautes herbes de la zone. Autour de lui, plusieurs trous d’obus remplis d’eau stagnante offraient des abris supplémentaires. Son uniforme vert était taché de boue. Une odeur pestilentielle se dégageait de la terre, les corps de ses camarades tombés au combat depuis des mois dans le secteur polluant l’air et le sol.

Il arriva à un petit monticule d’où il pouvait observer les lignes allemandes, à 600 mètres, installé dans des tranchées. Sergueï sortit ses jumelles. Les positions avaient changé : une nouvelle tranchée au sud et, à environ 900 mètres, il devina une nouvelle casemate, un dépôt de munitions et de carburant, ainsi qu’un abri pour les Allemands. Il nota ces éléments sur sa carte et estima les distances, un travail parfait pour son équipe de mortiers.

Dans les herbes sèches, les grillons chantaient, imperturbables, preuve que la nature n’avait que faire des affaires humaines. Il sourit en repérant un nid de mitrailleuse, camouflé avec des branches mortes et du feuillage flétri.

Il recula lentement, rampa sur 600 mètres, son carnet précieusement rangé dans sa besace, en direction des lignes de défense de Leningrad.

« Camarades artilleurs, j’ai des cibles pour vos mortiers lors de notre prochain assaut ! »

Bolt Action : les mortiers, doctrines et tactiques

Après avoir fait ces premiers pas, intéressons-nous à l’utilisation des mortiers ?

Les mortiers dans Bolt Action ont un rôle un peu particulier. Leur capacité de tir à 6+, quels que soient les modificateurs, les rend quelque peu hasardeux lors du premier tir. Cependant, les tirs suivants s’améliorent : 6+ pour le premier tir, puis 5+, et ainsi de suite. Si un coup touche, les tirs suivants se feront sur un 2+.

Dans ces conditions, est-ce une arme intéressante et quand faut-il l’utiliser ?

Petit point de règle sur les mortiers

Les mortiers ne peuvent cibler, à Bolt Action, uniquement les unités. Ainsi, un élément de décors, un croisement de route, une ruine, ne sont pas des cibles valides. Exception, les bâtiments, qui eux sont des cibles valides et l’objectif est de les détruire. 

La destruction de bâtiment se fait sur une pénétration à 10+. Ainsi, vous pouvez aussi, régler vos tir de mortier sur des bâtiments, pour “interdire” leur accès aux troupes adverses et rendre ceci, très dangereux à investir.

Quasiment tous les starter army de Warlord propose un mortier et une ou deux équipes de mitrailleurs.

Les mortiers légers

Les mortiers légers sont des atouts essentiels pour les commandants qui privilégient la mobilité et le soutien tactique direct. Contrairement à leurs homologues plus lourds, ces armes ne sont pas faites pour le bombardement à longue distance, mais plutôt pour accompagner l’infanterie au cœur de l’action.

Composée d’un tireur et d’un pourvoyeur, l’équipe de mortier léger est une unité mobile par excellence. Leur petite taille et leur simplicité d’utilisation leur permettent de suivre le mouvement de vos troupes pour offrir un appui feu quasi instantané, avec une chaîne de commandement réduite au minimum.

Leur plus grand avantage est leur polyvalence. Capables de tirer en mouvement ou à l’arrêt, ils peuvent s’adapter rapidement aux changements de situation. En revanche, cette mobilité a un coût :

• Puissance de feu réduite : L’explosion des obus de 1″ (HE 1″) est relativement faible, n’impactant généralement qu’une ou deux figurines.
• Portée limitée : Ils ne peuvent pas atteindre des cibles lointaines, ce qui les rend vulnérables et nécessite de les placer judicieusement.

L’intérêt principal du mortier léger réside dans sa capacité de tir indirect. Bien qu’il inflige peu de dégâts directs, son rôle est d’affaiblir et de désorganiser l’ennemi. En utilisant le tir indirect pour délivrer des PIN, vous pouvez « sonner » une unité retranchée derrière un couvert lourd ou la rendre plus vulnérable avant un assaut de votre infanterie. C’est l’outil parfait pour préparer le terrain avant l’assaut final.

Les mortiers moyens

Le mortier moyen propose une approche plus statique et une alternative intéressante pour plusieurs raisons. Sa force de frappe puissante et anti-personnel, sa capacité à détruire des véhicules avec un blindage léger, les mortiers moyens et lourds sont par nature polyvalent en terme de choix de cible.

Les deux mortiers souffre cependant de leur inertie. Le fait de ne pouvoir tirer qu’en mode fixe, en fait des armes de fond de champs de bataille, qui deviendront aveugle si les observateurs se font tuer.

Les mortiers lourds

Le ciblage indirect de cibles comme des véhicules peut se justifier, surtout sur des cartes très encombrées et avec peu de lignes de vue. L’observateur fera alors des petits miracles par rapport à un canon antichar, par exemple, qui serait trop à l’étroit sur une carte urbaine.

Toutefois, ces armes sont fixes et donc fragiles par nature. Une fois les observateurs et spotters tués, elles deviennent muettes. C’est un calcul à prendre en compte lorsque vous faites le choix de ces armes dans vos listes d’armées.

La cible idéale du mortier moyen et lourds

Une zone bien défendue et fortifiée : votre spotter éclaire la cible, puis se met à couvert, et là, vous commencez le bombardement systématique de la position.

Le mieux est d’avoir deux mortiers pour frapper la même cible. Ensuite, une fois celle-ci touchée, réadressez le second mortier sur une autre cible si nécessaire.

Où déployer les mortiers moyens ou lourds

Déployez vos mortiers dans des zones protégées des tirs directs. Avec leur portée de 60″ pour les mortiers moyens, vous avez de quoi couvrir une large zone de combat. Il est peu probable que vos mortiers, une fois déployés, aient besoin de bouger pour réajuster leur portée efficacement. Ainsi, en les gardant le plus longtemps possible derrière des couverts occultant (tranchées, bâtiments, bois), vos mortiers seront efficaces et ne risqueront que peu d’être pris sous le feu de l’ennemi. Prévoyez de laisser le Commandant de compagnie à proximité afin de maximiser leur activation, en piochant les dés au bon moment pour les faire fonctionner en batterie.

Les spotter des mortiers

Pour seulement 10 points, l’option d’un observateur avancé est un excellent investissement pour maximiser l’efficacité de vos mortiers. Cette amélioration est disponible pour toutes les nations et apporte un avantage tactique considérable.

L’intérêt principal de l’observateur avancé est de dissocier la ligne de vue du mortier de son propre emplacement. Cela vous permet de positionner l’arme dans une zone entièrement protégée et hors de vue, derrière un couvert lourd ou dans un bâtiment par exemple, tout en lui donnant une ligne de vue sur l’ennemi grâce au spotter.

Un atout supplémentaire non négligeable est que d’autres observateurs, comme un observateur d’artillerie ou un observateur aérien, peuvent également diriger les tirs de votre mortier. Cela multiplie les possibilités de ciblage et vous donne une flexibilité tactique accrue sur le champ de bataille, vous permettant d’engager des cibles sur plusieurs fronts ou d’atteindre des positions que votre mortier ne pourrait normalement pas voir.

Le choix de la cible d’un mortier

Idéalement, la cible parfaite pour des tirs de mortier, c’est une escouade ou un véhicule légèrement blindé qui a déjà un dé d’ordre durant ce tour, ce qui garantit qu’il ne bougera pas.

Ce n’est que durant le second tour que les mortiers doivent tirer avant que la cible ne bouge, sinon ils perdent tous les bonus du réglage du premier tour. Donc, au second tour, l’armée avec deux ou trois mortiers devra penser « initiative de feu » et faire en sorte qu’un commandement de peloton soit bien présent pour coordonner les tirs de ces deux ou trois équipes de mortier.

Combien de tirs de mortier sur une même cible ?

Dans Bolt Action, le mortier représente une menace indirecte capable de mettre sous pression l’infanterie retranchée ou les véhicules légers. Cependant, la probabilité de toucher avec un seul mortier est initialement faible, environ 16,7 %. Un jet de dé capricieux, laissant parfois la chance aux « moulus du dé 6 ». Faut-il un, deux ou même trois mortiers ?

Nous imaginons un scénario simple et courant à Bolt Action :

• Vos mortiers sont bien protégés et en dehors des lignes de vue de l’ennemi,
• Vos spotters ont une ligne de vue claire sur l’objectif,
• Votre Company Commander est proche de votre batterie de mortier,
• C’est votre tour de jouer.

Vous activez votre commandant de compagnie, et c’est parti pour un joli tir de barrage sur la cible. C’est important pour gérer le tempo de la bataille et maximiser les tirs de vos mortiers afin de les rendre très efficaces.

Scénario à un seul mortier

Probabilités de Toucher avec les Mortiers dans Bolt Action

Le mortier offre une option stratégique dans Bolt Action, mais la probabilité de toucher évolue au fil des tours et du nombre d’unités déployées.

Un seul mortier

• Tour 1 : Vos chances de toucher sont de 1/6, soit 16,7 % de réussite.
• Tour 2 : Si la cible n’a pas bougé, vos chances montent à 2/6, soit 33 % de chance de toucher. Il est crucial que la cible reste immobile entre le tour 1 et le tour 2, et donc que vous ayez l’initiative de feu au moment du second tir.

Scénario à deux mortiers

• Tour 1 : La probabilité de toucher au moins une fois la cible bondit à 1 – (25/36) = 30,56 %. Dès le premier tour, cette probabilité est déjà plus confortable.
• Tour 2 : Avec deux mortiers tirant sur la même cible au tour 2 et une difficulté qui tombe à 5+ (si la cible n’a pas bougé), la probabilité de toucher augmente encore : 1 – (4/9) = 55,56 %. Cela représente une très forte probabilité de toucher au moins une fois la cible et de causer des dommages conséquents.

Scénario à trois mortiers

• Note : À ce stade, pour optimiser les points, il peut être judicieux de sélectionner trois mortiers inexpérimentés, car l’inexpérience n’affecte pas les calculs de coup au but.
• Tour 1 : La probabilité de toucher au moins une fois la cible bondit à 1 – (125/216) = 42,13 %. On atteint presque 50 % de réussite.
• Tour 2 : Avec trois mortiers, le réglage est encore plus simple. Les équipes dialoguent entre elles et règlent leur tir de manière très efficace : 1 – (8/27) = 70,37 %. Il est fort à parier que la cible subira au moins un tir.

Quel est le choix le plus raisonnable ?

Vous avez maintenant plusieurs éléments de réponse. Votre liste d’armée inclura-t-elle des mortiers ? Si oui, combien et avec quels niveaux d’expérience ?

J’aurais tendance à penser qu’en fonction du scénario et du type d’armée envisagé, un appui tactique fait de mortiers peut être intéressant dans diverses configurations.

Une armée mobile pourrait tirer parti d’un appui feu indirect conséquent. Une peloton d’arme lourde constituée de trois mortiers moyens ou lourds et de deux mitrailleuses lourdes pour les défendre serait une bonne option. Si le terrain se prête à leur déploiement en sécurité le plus longtemps possible.

Si le terrain n’offre pas de couvert lourd ou de zones avec peu de lignes de vue dans les zones de déploiement, l’option mortier devient plus discutable, surtout si vous avez fait le choix de troupes inexpérimentées pour ces équipes.

Donner du punch à votre infanterie avec deux mortiers légers qui suivent les troupes à mesure de leur progression et viennent soutenir et appuyer les troupes est une bonne options.

Même si leur puissance de feu est réduite, ça reste un appuis feu intéressant et pas chère. Cela force à coordonnée les actions de vos mortiers léger avec l’escouade qu’elle appuis. Donc, avec un commandant fusilier dans le dispositif, qui va « distribuer » les ordres à mesure du déroulement de la bataille.

Les éléments stratégiques à prendre en compte 

Les mortiers sont aussi un excellent système pour soumettre votre adversaire à une pression psychologique intense. L’idée est que dès qu’une ligne de vue est ouverte entre ses troupes et les observateurs de mortier, ces troupes sont en danger. Un tir au but augmente les PIN des troupes si elles survivent au tir.

La fiabilité accrue d’une équipe constituée de deux ou trois mortiers peut pousser votre partenaire de jeu à hésiter à prendre certaines positions. Il évitera certaines lignes de vue. Ceci peut être exploité par vos propres troupes pour progresser vers un objectif donné.

Notez qu’un tir de canon d’un char en mouvement sans PIN est de 2/6 (5+), soit 33,33 % de chances de coup au but. C’est quasiment la même probabilité qu’un tir indirect sur une même cible avec deux mortiers. Pour un coût moindre si vous sélectionnez deux mortiers expérimentés avec leurs deux spotters.

Les mortiers ne remplaceront pas vos chars et leur utilisation tactique est très différente. En termes d’appui pour votre infanterie, les mortiers pourraient s’avérer un choix précieux dans de nombreuses circonstances. Sur une zone de combat urbaine, avec des ligne de vu pauvre où les chars pourraient être vite à l’étroit et avec peu d’options de tir.

En conclusion

Alors que le premier coup de mortier peut sembler aléatoire, la combinaison de deux de ces unités et l’avantage de la précision au second tour transforment une chance mince en une probabilité de succès d’environ 56 %. Cela fait des deux mortiers non seulement une option viable, mais aussi une pièce d’artillerie furtive qui peut dicter le tempo du champ de bataille, tour après tour, en assurant une pression quasi constante sur l’adversaire. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : pour ceux qui aiment l’artillerie, doubler, voire tripler la mise est une stratégie qui paie !

Prévoyez aussi une escouade d’infanterie pour défendre leur position s’ils sont approchés pour être détruits, en plus de une ou deux équipes de mitrailleuse. Cela peut potentiellement mobiliser des ressources pour les rendre efficaces. Et bien entendu, n’oubliez pas les spotters dédiés et un observateur avancé.

De mon point de vue de joueur, je classerais les mortiers légers dans les options pas forcément pertinentes pour une armée. Cependant, pour respecter une certaine forme de compromis historique, ce genre d’armes était quand même utilisé sur le front durant la Seconde Guerre mondiale.

Les mortiers moyens me semblent être un bon rapport efficacité/prix. Il ne faut pas oublier d’adjoindre les spotters pour 10 points et si possible de prendre un observateur. Pour une efficacité maximale, deux mortiers minimum sont recommandés.

Maxi rêves de mortiers ?

Besoin de nouveaux mortiers pour votre armée ? Mettez à niveau vos tactiques avec Maxi-rêve !

Suivez ce lien : en plus de leurs prix déjà bas, vous profiterez d’un rabais supplémentaire qui devrait vous intéresser.